Pour sa troisième exposition ONE SHOT, la Galerie XENON a le plaisir de proposer une carte blanche à la galerie UN-SPACED qui présentera les oeuvres de Yoan Béliard, Pierre Labat, Nathaniel Rackowe et Sebastian Wickeroth.
Carte blanche à UN-SPACED
GÉOMÉTRIE IMMATÉRIELLE
YOAN BÉLIARD // PIERRE LABAT //
NATHANIEL RACKOWE // SEBASTIAN WICKEROTH
24 mai > 31 mai 2014
L’exposition, s’intitulant Géométrie immatérielle, présente une sélection de travaux témoignant d’une forme raffinée d’abstraction. Toutefois, il serait faux d’enfermer le travail des artistes présentés dans un stricte formalisme, la démarche de ces derniers demeurant étroitement liée aux formes mêmes de la réalité, évitant ainsi l’exercice d’une pure géométrie de l’esprit.
Porté par une conscience aigüe de l’espace environnant les oeuvres, chaque artiste se pose comme l’architecte, sinon l’urbaniste, dans sa capacité à transformer la nature de la galerie par l’installation de son propre travail. Les pièces présentées invitent plus précisément le spectateur à s’interroger sur l’expérience spatiale du lieu. Pierre Labat propose une réflexion sur les caractéristiques du lieu même d’exposition et sur la manière dont une oeuvre occupe cet espace particulier. L’usinage et la simplicité industrielle de Phineas Gage (amorphy, apathy, aphasia) créée des affinités avec les structures existantes de la galerie, jouant avec les spécificités de cette dernière. Par l’agencement de trois barres métalliques se courbant légèrement sous leur propre poids, l’artiste met en exergue la similitude partagée par la galerie avec tout autre espace. En effet, la pesanteur y règne de la même manière, soulevant alors la question de l’espace d’exposition comme lieu exclusif aux valeurs intrinsèques.
D’une précision absolue, les pièces de Sebastian Wickeroth jouent et déjouent notre regard dès l’entrée de la galerie. D’un fini impeccable, les surfaces lisses renvoient à l’élégance sobre des produits industriels. Utilisant un film synthétique d’un noir lumineux, Untitled absorbe et reflète dans le même temps les murs et le plafond de l’espace d’exposition. En constant mouvement, l’image renvoyée par la pièce murale laisse une impression quasi flottante. La brillance du matériau déstructure toute valeur d’orientation spatiale en déformant les lignes environnantes.
Au-delà d’une pure abstraction, Nathaniel Rackowe dénote d’une approche similaire en s’intéressant de près à la lumière dans sa capacité à modifier notre perception de la réalité. Fasciné par la lumière des villes, l’artiste y relève la brillance des panneaux lumineux mais aussi la symétrie des fenêtres, les lignes et angles des bâtiments structurant le paysage urbain. Tuyaux d’échafaudage, néons industriels et parpaings les plus élémentaires cristallisent une beauté matérielle renouvelée au sein de l’espace d’exposition, ce dernier devenant le théâtre d’une géométrie immatérielle.
Témoignant d’une sensibilité prononcée pour les matériaux les plus ordinaires, Yoan Beliard isole dans Géologie graphique sa matière fétiche : le carbone. Rappelant la forme originelle, moléculaire, du graphite, l’oeuvre se constitue de trois barres hexagonales jonchant le sol, habitant l’espace d’exposition entre fragilité et pérennité.